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Aperçu géographique du pays de Fantasy


Entre les Marches du Légendaire et Bannières s’élève un inselberg de trois cents toises de hauteur, aux parois si abruptes qu’aucun être humain n’a jamais réussi à les gravir. De forme elliptique, il s’étire sur environ huit lieues d’est en ouest, et quinze du nord au sud. C’est sur son plateau que s’étend le mystérieux monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle.
Au nord du monde perdu, une dislocation tectonique s’est ouverte à la base de l’inselberg. Il s’agit d’une rupture sans déplacement visible, mais avec écartement, atteignant désormais une largeur d’environ soixante toises. Elle se referme, plus loin, à deux lieues du Pays Imaginaire — signe probable de l’existence de deux plaques dans cette région du Mooc.
Au sud, une vaste zone marécageuse, instable, s’étend et se contracte, se déplace comme une vermine.
C’est pourquoi, pour voyager des Marches du Légendaire à Bannières — ou inversement — il faut passer par le Pays Imaginaire ou par Mediatika.
Au nord, il existe bien quelques pistes menant à des ponts de corde qui permettent de franchir la rupture, mais ceux-ci sont souvent rompus… pour diverses raisons.
L’inselberg du Pays Perdu est lui-même traversé d’est en ouest par un canyon sinueux, large de deux à six toises selon les passages. Au fond coule le Coursprofond, un nom qui ne manque pas de pertinence. Tout au long de son parcours, le Coursprofond est bordé par la sente du Fol, un chemin qui porte bien son nom.
La sente du Fol, large d’un pied à une coudée, est faite tantôt de rochers bruts, tantôt de galets glissants. Tantôt située à dextre, tantôt à senestre du Coursprofond, elle oblige à traverser gués et à bondir d’une rive à l’autre. Impossible de s’y croiser. Certains passages restent submergés même quand le Coursprofond est à son plus bas niveau.
Lors de fortes pluies, dans les zones les plus étroites, le niveau de l’eau monte de deux toises en quelques minutes, emportant tout sur son passage. Jadis, des coupe-jarrets s’y cachaient, mais jamais à plus de cent toises de la sortie. Comme le dit l’adage : « La sente du Fol, même le Fol, jamais ne prendrait. »
Très peu ont réussi la traversée.
Long de dix lieues, le défilé serpente, s’élargit puis se rétrécit. Le Coursprofond alterne entre bouillonnement furieux et calme paisible.
À environ une lieue de Bannières, la rivière forme une cascade. En contrebas, à une toise du pied de la cataracte, la paroi sénestre du canyon effectue un virage dextrogyre de quarante-cinq degrés, tandis que la paroi dextre tourne elle aussi de cent soixante degrés dans le même sens, créant une poche avant de redevenir parallèle à la paroi sénestre, permettant au torrent de reprendre son cours. Cette poche s’appelle « La Crique aux Loups ». Elle mesure dix toises de large à son ouverture, trente de profondeur et vingt de largeur.
Ses parois, loin d’être verticales, ont la forme d’un entonnoir parfaitement lisse, suffisamment inclinées pour qu’un aventurier ayant atteint le monde perdu puisse s’y laisser glisser sans trop de dégâts — mais pas assez pour en rendre l’ascension possible.
Devant la Crique aux Loups, le Coursprofond devient un torrent furieux sur une centaine de toises, jusqu’à l’élargissement du canyon.
La Crique aux Loups se divise en trois secteurs rayonnants. Le premier, adjacent au cours naturel du Coursprofond, est aquatique et s’étire sur quinze toises dans sa plus grande longueur. Bien que l’eau y soit quelque peu agitée, au-delà de deux coudées elle devient limpide, fraîche et lisse comme un miroir.
Le second secteur est une étendue sablonneuse, longue d’environ cinq toises.
Le dernier est une petite prairie verdoyante, grasse, d’une longueur de dix coudées.
Au cœur de cette prairie pousse un noyer centenaire, foyer d’un couple d’écureuils roux — surprenant dans un lieu où, semble-t-il, seuls les animaux volants ou aquatiques peuvent accéder. Peut-être viennent-ils du monde perdu ? Y a-t-il des écureuils dans le monde perdu de Sir Arthur Conan Doyle ?
La sente, unique voie de continuité dans la pente de la paroi de la Crique aux Loups, large d’une coudée à cet endroit, relie les deux niveaux selon une pente de vingt pour cent.
Le canyon reprend ensuite son cours sinueux, s’élargissant et se rétrécissant au gré du terrain, jusqu’à la sortie de l’autre côté de l’inselberg.
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Note :
Cette carte a été réalisée par l’équipe pédagogique du MOOC « Fantasy, de l’Angleterre victorienne au Trône de fer », organisé par l’Université d’Artois, afin d’illustrer les six thèmes explorés lors de la première session.
Elle a servi de support à « la quête de ThiSBeth », où naquit Roland durant cette première session, ainsi qu’au voyage actuel de Silaid, lors de la troisième session. Lors de la deuxième session, les membres de « La Quête d’Anthéa » y firent une brève incursion.

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